C’est le nom
qu’a choisi l’ONG Amnesty International pour sa campagne mondiale de lutte
contre la torture
A l’occasion de
la journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, la
section espagnole d’Amnesty international s’est mobilisée du 24 au 26 juin
2015.
La pratique
systématique de la torture en Ouzbékistan place le pays en situation de
violation flagrante de la Convention des Nations unies contre la torture et
autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Les membres
d’Amnesty International se sont mobilisés dans différents pays pour alerter
l’opinion publique sur :
— les
victimes de tortures en Ouzbékistan;
— les
prisonniers de conscience ouzbékistanais;
— la
situation des détenus;
— les
raisons pour lesquelles les citoyens de ce pays émigrent et demandent l’asile;
— les
retours forcés en Ouzbékistan comme violation de l’article 3 de la Convention
des Nations unies contre la torture « Aucun
Etat partie n'expulsera, ne refoulera, ni n'extradera une personne vers un
autre Etat où il y a des motifs sérieux de croire qu'elle risque d'être soumise
à la torture. »
Alors que les
membres d’Amnesty International, présents dans différents pays, connaissent les
conditions de détention des activistes de la société civile emprisonnés, ils
ont discuté pendant ces trois jours des raisons d’une telle situation, et ont
essayé de définir la meilleure voie pour obtenir leur libération en faisant
valoir le droit international et en usant de l’influence de leur pays.
Le 25 juin, j’ai
discuté avec des journalistes de différents médias espagnols, et j’ai eu
l’occasion d’intervenir à Madrid devant des collègues avocats et juristes. A l’issue
de notre rencontre, nous avons pris unanimement la décision de nous adresser
aux autorités ouzbékistanaises pour les informer que nous étions prêts à
instaurer une coopération professionnelle avec elles afin d’éradiquer
complètement la pratique de la torture. Les participants ont également exprimé
leur vive inquiétude concernant Mourad Djouraev, Muhammad Bekjanov, Isroil
Kholdarov, Azam Formonov et beaucoup d’autres prisonniers de conscience.
Le lendemain,
une rencontre fut organisée au ministère des Affaires étrangères à l’occasion
de la journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture. Les
diplomates espagnols ont été informés de la situation des droits de l’homme en
Ouzbékistan, et ont fait part de leur prise de position active le 18 juin au
sein de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe lors des
discussions suscitées par la lettre du prisonnier politique Azam Farmonov et
les mauvais traitements subis par l’activiste des droits de l’homme Elena
Ourlaïeva lors de sa détention.
Ils ont écouté
avec intérêt l’exposé sur l’application de l’article 221 du Code pénal
d’Ouzbékistan (« refus
d’obtempérer aux exigences légales de l’administration pénitentiaires »).
Cet article permet aux autorités de maintenir en détention les opposants
politiques de facto à vie. Ils ont
également fait part de leurs inquiétudes concernant l’utilisation abusive des
mandats d’arrêts émis via Interpol en violation des articles 2 et 3 des Statuts
d’Interpol (interdisant de poursuivre des personnes pour des motifs politiques
ou religieux).
Dans la soirée
du 26 juin, une action fut organisée dans le centre de Madrid en soutien à
Muhammad Bekjanov, ancien rédacteur en chef du premier journal d’opposition Erk. De nombreuses personnes ont signé à
cette occasion une pétition pour demander sa libération. Muhammad Bekjanov est
en prison depuis plus de 16 ans. Sa peine d’emprisonnement a déjà été prolongée
à deux reprises. Dés les premiers jours de son incarcération, il avait été
torturé pour avouer des crimes qu’il n’avait pas commis, et témoigner contre
son frère Muhammad Salikh, chef du parti politique d’opposition
« Erk ». Ce dernier vit en exil depuis plus de vingt ans et sa vie
est constamment menacée. Il a ainsi survécu à une tentative de meurtre, a été à
plusieurs reprises suivi et reçoit souvent des menaces. Il doit régulièrement faire
face à des provocations, tandis que ses proches, qui habitent en Ouzbékistan,
sont soumis à de fortes pressions psychologiques. Voici comment le régime punit
cette famille qui a osé exprimer ses opinions. Et c’est à ce prix que les
citoyens d’Ouzbékistan défendent leurs droits et leurs libertés, inscrits dans
la Constitution de leur pays. Les bénévoles d’Amnesty International ont
expliqué toutes ces choses aux passants et leur ont demandé de donner leur voix
pour la libération de Muhammad Bekjanov en signant la pétition. Ils ont
également créé des installations et des mises en scène théâtrales en s’inspirant
de l’histoire de M. Bekjanov et de sa famille, ainsi que de la lettre des
prisonniers. Des bénévoles ont mimé des
actes de violence, utilisés par les enquêteurs et les gardiens de prison. En
imitant des gémissements et des appels à l’aide au nom des victimes de la
torture, les bénévoles ont interpellé les passants en leur demandant de ne pas rester
indifférents et de participer à leurs actions. En deux heures, près de 1000
signatures ont été récoltées. Mais ce qui m’a le plus touché a été de voir les
réactions des Espagnols qui entendaient pour la première fois l’historie de la
vie de Muhammad Bekjanov.
Au nom des
volontaires d’Amnesty International et de tous les Espagnols avec qui j’ai
discuté pendant ces trois jours, j’exprime tous nos sentiments de soutien et de
solidarité envers la famille de Muhammad Bekjanov et tous les activistes de la
société civile d’Ouzbékistan.
Il est
inadmissible de taire les violations des droits de l'homme. Être silencieux – c'est accepter les crimes
commis contre l'humanité par le régime du dictateur Islam Karimov.
Je vous demande
à vous tous qui lisez nos articles : soutenez notre action pour la libération
de Muhammad Bekjanov. Ci-dessous le lien pour signer la pétition sur le site
d'Amnesty International: https://www.es.amnesty.org/actua/acciones/uzbekistan-tortura-jun15/
En vous
remerciant tous par avance pour votre soutien,
Nadejda Atayeva
News:
la SER: http://cadenaser.com/programa/
Entrevista en Eldiario.es:
http://www.eldiario.es/
Entrevista en El Español: http://www.elespanol.com/
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