5.10.09

Monsieur Nicolas Sakozy Président de la République Français

Les représentants
du Mouvement de Défense des Droits Humains



Monsieur le Président,

Nous sommes extrêmement préoccupés par le sort de notre collègue, président du bureau international au Kazakhstan pour les Droits humains et le Respect des Lois, Evgheny Zhovtis.

e 3 septembre 2009, Evgheni Zhovtis a été reconnu coupable de la mort d'un piéton à la suite d'un tragique accident de transport routier et condamné à quatre ans de prison. Nous avons attentivement étudié l'instruction définitive de cette affaire et en avons conclu que la condamnation prononcée à l'égard de Zhovtis, l'avait été sur commande, ses critiques sans compromis agaçant depuis longtemps les autorités du Kazakhstan.

Monsieur Le Président,

Nous vous prions instamment de bien vouloir, au cours de vos rencontres officielles à Alma Ata, soulever la question de la libération du défenseur kazakh des droits humains Evgheny Zhovtis. L'intérêt que vous porterez au sort de ce défenseur des droits humains, qui défend sincèrement les principes des droits et des libertés de l'homme, revêt une énorme signification non seulement pour lui-même, mais également pour le développement des valeurs démocratiques de toute l'Asie Centrale.

En espérant que vous accorderez toute l'attention nécessaire à notre appel, nous vous prions d'agréer, Monsieur Le Président, l'expression de notre haute considération.


Nadejda Atayeva,
Présidente de l'Association Droits de l’Homme en Asie Centrale, France

Shahida Tulaganova,
Présidente de l'organisation "Initiative Uzbekistan" Londres

Mutabar Tadjibaeva,
Responsable de l'organisation de défense des droits humains "Club des Coeurs Ardents", Ouzbékistan
Lauréate des prix internationaux: Martina Ennalsa, novembre 2008;
Médaille de la République Française «Liberté, Egalité, Fraternité» décembre 2008;
Prix du Département d'Etat des Etats-Unis «décerné à une femme pour son courage exceptionnel», mars 2009.

Maria Karimova,
Directeur exécutif de l'Association «Pétition», France 

Bernhard Clasen,
Coprésident du groupe international de travail pour l'Instauration de la Paix, Allemagne

Jodgor Obid,
Poète ouzbek, président de l'organisation de défense des droits humains "Plate-forme", Autriche

Elin Jonsson,
Défenseur des droits humains, auteure du livre „L'Art de camoufler des crimes de masse“, consacré aux événements de mai 2005 dans la ville ouzbek d'Andijan, Suède

Ivar Dale
Président pour l'Asie Centrale du Comité norvégien d'Helsinki, membre du Comité International Norvège

International Committee for Observation of the Law in the Legal Case against Evgeny Zhovtis комуzhovtis-committee@googlegroups.com





13.8.09

Centre pénitentiaire 64/33 (Karchi, Kachkadaria region)

Cette lettre a été transmise secrètement du centre de detention de haute sécurité 64/33 (à Karchi, capitale de la province de Kachkadaria),en juillet ou en août 2009 in July or August 2009, et reçue par l'Association des Droits de l'homme en Asie centrale en décembre 2009 : Le système de torture et des exécutions extrajudiciaires en Ouzbékistan. 

―Nous écrivons cette lettre de la prison 64/33. Nous avons été emprisonnés sur de fausses accusations, et condamnés pour des motifs fallacieux sur la base de l'article 159 du Code pénal de la République d'Ouzbékistan. 121 prisonniers sont ici incarcérés sur la base de cet article. Nous sommes tous arrivés à des années différentes. Nous sommes tous différents. Nous avons tous des caractères différents, mais notre destin est le même. Nous avons vu des choses qu'aucun homme ne pourrait imaginer. Quand nous regarde nos gardiens de prison et tous ceux qui nos surveillent, nous peinons à croire qu'ils ont été enfantés par des femmes. Un être humain devrait rester humain. Mais eux sont des créatures sauvages et des monstres inhumains. La souffrance qu'il suscite chez nous est impossible à décrire. Ils nous violent avec des bâtons, nous provoquent des lavements avec du piment et nous fouettent les talons jusqu'à ce qu'ils soient en sang. Ces méthodes sont celles qui leur plaisent. Mais ce n'est encore pas assez pour eux, alors ils reviennent avec de nouvelles méthodes de torture. Ils violent des prisonniers atteints du SIDA avec des bâtons qu'ils réutilisent ensuite pour violer d'autres prisonniers. Ils rient et nous raillent : "Vous priez tous, vous vous appeler "frères", et vous n'avez pas honte de vous transmettre entre vous le VIH"?. A l'infirmerie du centre pénitentiaire, ils utilisent des seringues, qui ont déjà été utilisées par des malades porteurs du VIH. Un prisonnier qui s'appelle Holmirza a exprimé son indignation face à cela : ils lui ont injecté de force du sang contaminé par le VIH. Holmirza a ensuite été transféré dans une autre prison. On ne sait pas ce qu'il est devenu.

―Nos chers amis! Nos mères! Nos pères!
Nos tourments ne cessent de croître et ne diminuent en rien. Les tortionnaires ont focalisé leur folie sur nous. Ils savent qu'ils ne seront pas tenus responsables devant la loi. Mais ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'ils devront rendre des comptes devant Allah, devant un juge supérieur. Pour les raisons que vous connaissez, nous ne nous nommons pas. Considérez que cette lettre a été signée par 121 prisonniers.